La sécheresse prépare le terrain pour les inondations

La sécheresse prépare le terrain pour les inondations

Alors que nous traversons un été sec et chaud, la peur de voir des torrents d’eau, mêlés de boue, dévaler entre nos maisons diminue.
L’heure est aux barbecues et nous peinons à garder nos plantes hydratées. La nuit, nous dormons la fenêtre ouverte, et quand ce n’est pas suffisant, nous allumons le ventilateur pour que son souffle nous berce et nous permette de trouver le sommeil. Aux infos, on ne parle que de sujets légers, et même quand les risques liés à la canicule sont abordés, le sujet suivant parle de la bonne affaire des glaciers et des loueurs de cuistax de la côte. En tout cas, il serait très mal venu de parler d’inondations, et pourtant…

Le loup se cache derrière la porte (ou bien le moustique, animal bien plus dangereux que notre pauvre canidé qui attise les fantasmes). Quand la sécheresse frappe, elle prépare le terrain pour les inondations. On vous explique.

Impact des sécheresses

La chaleur augmente l’évapotranspiration, phénomène qui par le biais des plantes va pomper l’eau du sol. Les sols vont de cette manière se retrouver à secs et compactés. Dans certaines zones, le phénomène va être accentué par le dessèchement de la végétation herbacée, ce qui accentue le déficit d’humidité en surface et dans le sol. De la sorte, on observera un sol dur, craquelé, et en partie à nu.

A pluie identique, le risque d’inondation est accru sur terrain sec

Au moment de la délivrance et des premières pluies, le sol sec ne permettra malheureusement pas une infiltration efficace des pluies. A l’inverse, il se comportera presque comme du béton et le taux de précipitation finissant en ruissellement sera bien supérieur. De plus, comme la terre est sèche et que les plantes ne sont plus là pour assurer une cohésion du sol, ces ruissellements éroderont les sols, et provoqueront des coulées de boue. On a donc affaire à une synergie, les ruissellements seront plus importants, plus puissants, et le sol plus sensible à l’érosion.

Quand les ruissellements n’atteignent pas directement des zones habitables, ils alimentent de manière excessive les cours d’eau, augmentant le risque d’inondations par débordement. C’est donc pour ça que les orages de fin d’été provoquent plus souvent des inondations.

Quand la machine s’emballe : réchauffement climatique et imperméabilisation des sols

Évidemment, on ne peut parler des liens entre les sécheresses et les inondations sans parler des limites planétaires que sont les changements climatiques et le cycle de l’eau douce.

Le réchauffement climatique augmente la probabilité d’événements extrêmes. On a donc des sécheresses plus longues et intenses, et des pluies d’une intensité supérieure. Le sol sera donc d’autant plus dur, et la pluie d’autant plus intense. Cela va d’ailleurs augmenter le phénomène de battance, qui caractérise un sol devenu imperméable par la force des gouttes, créant une véritable croûte. Pour s’adapter à la chaleur, on va acheter un ventilateur ou faire installer la climatisation, on va puiser les nappes afin d’irriguer nos champs pour ne pas perdre les récoltes. Bref, la machine s’emballe.

Que faire pour se préparer ?

Pour ce qui est de l’adaptation aux inondations, le portail de l’environnement recèle d’informations utiles pour rendre sa maison résiliente, et pour s’informer sur les bons comportements à adopter en cas de crise. De plus, de nombreuses initiatives se développent un peu partout en Wallonie avec l’appui de la Région, des communes et des Contrats de Rivière bien sûr. N’hésitez donc pas à vous informer sur l’implication de votre territoire dans la gestion des inondations.

Pour ce qui est de l’augmentation des phénomènes extrêmes, à titre personnel, vous pouvez également avoir un impact en adoptant un style de vie sobre qui permet une plus faible consommation d’énergie et d’eau. Pour cela, nous vous laissons avec ces deux ressources qui vont vous permettre de :

Sources

 
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