Les jussies, de plantes ornementales à plantes envahissantes
Ces plantes aux jolies fleurs jaunes sont plus dangereuses qu’elles n’en ont l’air. Dans cet article nous vous apprenons à mieux les (re)connaître pour mieux s’en méfier.
Description
La jussie à grandes fleurs et la jussie rampante (Ludwigia grandiflora et L. peploides) sont deux espèces exotiques qui envahissent les milieux aquatiques et terrestres.
Les jussies sont reconnaissables grâce à trois grands critères :
- Leurs tiges flottantes à la surface de l’eau avec des racines blanches flottantes également.
- Leur feuilles flottantes ovales avec des nervures blanches, disposées alternativement sur la tige.
- Leurs fleurs jaunes éclatantes.
Pour ne pas confondre ces deux espèces, il faut se concentrer sur quatre critères : les fleurs, les stipules (1), la tige et les feuilles. Mais, le critère du stipule suffit amplement pour différencier les deux jussies.
Les jussies sont des plantes amphibies. Elles peuvent vivre autant dans les milieux aquatiques (plans d’eau, cours d’eau lents, etc.) que dans les milieux terrestres (les prairies humides). Elles apprécient particulièrement les milieux bien éclairés et riches en nutriments (phosphore et azote).
En ce qui concerne leur cycle de reproduction, ils sont assez similaires.
Au printemps, à partir de bouts de tige, des nouvelles racines et tiges vont se développer. Les nouvelles tiges vont s’allonger pour atteindre la surface de l’eau. Les feuilles vont former une rosette sortant de l’eau. Les tiges continuent de se développer et peuplent rapidement l’espace. À la fin du printemps, les tiges arrêtent de s’allonger et forment un amas très dense. La période de floraison commence en juillet jusqu’à septembre.
Origines
Ces deux plantes sont originaires d’Amérique du Sud. Elles ont été introduites en Europe vers le début des années 1800 à des fins ornementales. Depuis 2014, elles figurent sur la liste noire des EEE de L’UE (UE 1143/2014).
Impacts et gestion
Au vu de leur reproduction végétative (= reproduction non sexuée), les jussies colonisent rapidement les milieux aquatiques. Avec leurs racines et tiges, elles empêchent le drainage des plans d’eau.
De plus, les jussies bloquent le passage de la lumière ce qui impacte la flore indigène qui ne peut plus se développer. Ces plantes sont très compétitrices, elles prennent le pas sur de nombreuses niches écologiques et de ce fait diminuent la richesse spécifique (=nombre d’espèces différentes dans un lieu donné) des habitats qu’elles colonisent. Elles influencent aussi le taux d’oxygène, ce qui engendre des zones anoxiques (dépourvues d’oxygène) qui impactent directement les autres espèces végétales et animales.
Leur gestion est compliquée puisqu’un morceau de tige suffit pour qu’elles repoussent. Un arrachage mécanique minutieux est préconisé avec une surveillance régulière du site colonisé. Cependant, cette technique n’est pas toujours efficace pour les zones fortement colonisées et étendues…
À ne pas confondre
Les jussies sont souvent confondues avec nos plantes indigènes quand il n’y a pas d’inflorescences (voir figure ci-dessous).
Plantes indigènes confondues avec les jussies exotiques. Source et plus d’infos sur : www.biodiversite.wallonie.be
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Références
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1. Stipule = structure végétative à la base des feuilles
2. Reproduction végétative = reproduction non sexuée
3. Richesse spécifique = nombre d’espèce différentes dans un lieu donné






